Le secteur de l’AgriFoodTech en Afrique a connu une année difficile en 2024, avec une baisse de 17% des levées de fonds par rapport à l’année précédente, selon le Global AgriFoodTech Investment Report 2025 publié par le fonds de capital-risque AgFunder. Les start-ups du continent opérant dans l’agriculture et l’alimentation ont mobilisé 192 millions de dollars, soit un peu plus de 1% des investissements mondiaux dans ce domaine et 5% des financements destinés aux pays en développement.
Un marché concentré entre le Kenya et le Nigeria
L’écosystème AgriFoodTech africain reste largement dominé par le Kenya et le Nigeria, qui ont capté 63% des financements du secteur en 2024. Le Kenya, avec 95 millions de dollars levés, reste en tête, suivi du Nigeria avec 26 millions de dollars. Ces deux pays accueillent certaines des plus grandes startups du secteur sur le continent, comme SunCulture, Thrive Agric, Releaf et Apollo Agriculture.
La plus importante transaction de l’année a été réalisée par SunCulture, une start-up kényane spécialisée dans l’irrigation solaire de précision. L’entreprise a levé 28 millions de dollars en série B, auprès d’investisseurs internationaux tels que Reed Hastings, Acumen Fund et The Schmidt Family Foundation.
En parallèle, le nombre de transactions dans le secteur a chuté à 91 deals en 2024, enregistrant une baisse de 19% par rapport à 2023. Cette tendance s’explique par les incertitudes macroéconomiques mondiales, notamment la persistance de taux d’intérêt élevés, la volatilité des devises et l’inflation, qui ont réduit l’appétit des investisseurs pour les jeunes pousses africaines.
L’AgriFoodTech africain impacté par la conjoncture économique mondiale
La baisse des investissements dans l’AgriFoodTech ne concerne pas seulement l’Afrique. À l’échelle mondiale, le secteur a levé 16 milliards de dollars en 2024, soit une diminution de 4% par rapport à 2023. Les États-Unis restent largement en tête avec 6 milliards de dollars levés, suivis par la Chine (848 millions de dollars) et le Royaume-Uni (616 millions de dollars).
Malgré ces difficultés, les start-ups africaines continuent d’innover pour répondre aux défis du secteur agroalimentaire. L’Upstream Tech, qui comprend des solutions comme la robotique, les capteurs, les logiciels de gestion agricole et les fintech dédiées à l’agriculture, a attiré 117,3 millions de dollars répartis sur 63 transactions, confirmant son rôle clé dans la transformation du secteur.
Le Downstream Tech (commerce de détail, technologies alimentaires, restauration en ligne) a mobilisé 53,6 millions de dollars, tandis que les start-ups opérant dans le segment intermédiaire de la chaîne de valeur agroalimentaire (logistique, traçabilité, transformation, etc.) n’ont obtenu que 21,2 millions de dollars.
Des perspectives à surveiller pour 2025
Bien que le financement des start-ups AgriFoodTech africaines ait marqué un recul en 2024, le secteur continue d’être stratégique pour la sécurité alimentaire et le développement durable du continent. La capacité d’adaptation des start-ups et la résilience de l’écosystème seront des facteurs déterminants pour la relance des investissements en 2025. Avec des pays comme le Kenya et le Nigeria en tête de l’innovation agricole, l’Afrique reste un terrain fertile pour les solutions technologiques appliquées à l’agriculture et à l’alimentation.
Leave a comment
Your email address will not be published. Required fields are marked *