Le ministère togolais des Transports a récemment pris une décision radicale en suspendant les activités de Yango, la plateforme de covoiturage appartenant à la société technologique russe Yandex. Cette suspension, motivée par des questions de sécurité et de non-respect des procédures administratives, met en lumière les défis croissants de Yango dans son expansion africaine.
Dans un communiqué officiel, le ministère a exprimé de profondes inquiétudes pour la sécurité des usagers et a réaffirmé la nécessité de maintenir l’ordre et la légalité dans le secteur des transports. Il a ainsi informé le public que les activités de Yango au Togo étaient désormais considérées comme illégales, précisant que « les activités de l'opérateur Yango sont donc suspendues sur l'ensemble du territoire national ». Le ministère a également souligné que « ces manquements représentent des risques importants pour notre pays, notamment le risque sécuritaire pour les usagers en l'absence de contrôles adéquats ».
Un lancement rapide suivi d’une suspension
La suspension de Yango au Togo intervient seulement quatre mois après son lancement, en juin 2024, marquant un tournant dans la présence de l'entreprise dans le pays. Bien que Yango ait rapidement gagné en popularité, son absence de conformité avec les régulations locales a suscité des préoccupations.
De son côté, Yango a indiqué à Reuters que la plateforme opérait de manière indépendante par rapport à Yandex et que des discussions étaient en cours avec les autorités togolaises pour trouver une solution. « Nous restons confiants qu'un compromis pourra être trouvé pour la reprise de nos activités », a déclaré un représentant de l'entreprise.
Yango face à des obstacles réglementaires en Afrique
La suspension au Togo n’est pas un cas isolé pour Yango, qui a rencontré des obstacles similaires dans d'autres pays africains. En 2023, au Cameroun, les autorités ont interrompu ses opérations après des plaintes de syndicats de transport concernant la concurrence jugée déloyale et un non-respect des réglementations locales. Yango a ensuite été contrainte d’obtenir une licence temporaire, de s'enregistrer auprès des services fiscaux, et d’ouvrir un bureau local ainsi qu’un compte bancaire.
Au Maroc, en 2023, Yango a également été interdit d’activité à Casablanca trois mois seulement après son arrivée, en raison de l'absence d’autorisation en bonne et due forme et du recours à des conducteurs sans permis.
En parallèle de son activité de covoiturage, Yango s’est diversifiée avec des services de livraison comme Yango Deli et Yango Delivery, visant le marché de la livraison rapide en ville. En mars 2024, Yango Delivery a introduit Cargo Express, une option pour la livraison d’articles volumineux dans des villes comme Accra et Lusaka, consolidant son offre logistique.
Cependant, la compétition s’intensifie. La société InDrive a récemment lancé son service de VTC à Lusaka, Zambie, sans frais de commission pendant les six premiers mois, visant directement les utilisateurs de Bolt et Yango.
Un avenir incertain pour Yango en Afrique
Les difficultés rencontrées par Yango pour obtenir les autorisations nécessaires dans plusieurs pays africains reflètent les défis croissants des entreprises étrangères opérant sur le continent. Ces tensions soulignent également la montée en puissance des régulations locales visant à protéger les marchés nationaux, tout en assurant la sécurité des usagers. Tandis que Yango continue de s’adapter et d’engager des discussions pour régulariser ses activités, la question de sa viabilité à long terme en Afrique reste ouverte.
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