Dash, la startup fintech ghanéenne qui visait à transformer les paiements numériques en Afrique, est confrontée à un démantèlement de sa fortune après des revers et des allégations de fausses déclarations. Les ambitions audacieuses de la société pour l’interopérabilité des portefeuilles électroniques semblent s’être effritées, laissant les investisseurs perplexes.
Fondée en 2019 par le prince Boakye Boampong, Dash vise à combler le fossé entre les portefeuilles d’argent mobile et les comptes bancaires traditionnels à travers l’Afrique. Son objectif étant de faciliter ainsi les transactions transfrontalières. Cependant, malgré ses ambitions audacieuses, Dash a connu des revers depuis sa levée de fonds de 52,8 millions de dollars lors de deux tours de financement distincts l’année dernière.

En effet, Dash la startup ghanéenne qui a suscité l’enthousiasme avec ses ambitions de révolutionner les paiements numériques en Afrique, traverse actuellement une période difficile. Elle est maintenant confrontée à des difficultés après un cas de revers et un nuage de controverse.
Plus tôt cette année, des rumeurs ont circulé sur la suspension du fondateur et des enquêtes sur des allégations d’irrégularités financières et de fausses déclarations. Boampong a été remplacé par le conseil d’administration et un audit a été appelé. Des sources proches du dossier ont également indiqué que les chiffres de croissance de Dash étaient potentiellement gonflés pour tromper les investisseurs.
Initialement, Dash avait affiché une croissance spectaculaire, passant de 200 000 utilisateurs et 250 millions de dollars de transactions en octobre 2021 à 1 million d’utilisateurs et 1 milliard de dollars de transactions en mars 2022. Cependant, des enquêtes ultérieures ont révélé que ces chiffres étaient en grande partie exagérés. Régis Bamba, co-fondateur de Djamo dans un twitt en Mars 2022, avait justement soulevé la question.

Pour rappel, la même année, la Banque du Ghana avait ordonné à la fintech de cesser ses activités, en raison de licences non approuvées. En effet, dans une lettre datée du 9 mars 2022, celle-ci avait ordonné à Specktra Technologies de cesser d’utiliser son application Dash, le service de plateforme de paiement, car la banque centrale n’avait pas accordé d’autorité réglementaire. Une infraction en vertu de l’article 9 (1) de la loi 987.
Boampong, ancien entrepreneur soutenu par Y Combinator, est maintenant suspendu de Dash suite aux allégations de falsification de chiffres et d’orchestration d’un stratagème visant à exagérer artificiellement la croissance de la startup.
Cette situation a semé le doute quant à la véracité des données fournies par la société et a créé une incertitude autour de l’avenir de Dash dans le paysage fintech africain.
Le cas de Dash la startup ghanéenne, soulève par ailleurs des questions profondes sur la confiance et la diligence requises dans le monde des start-ups. L’investissement initial de Insight Partners, leur premier en Afrique, était porteur d’espoir pour l’avenir de Dash et de nombreuses autres entreprises en démarrage. Cependant, les événements ont pris un virage dramatique, exposant les enjeux majeurs du secteur.
Ceci souligne donc l’importance d’une due diligence rigoureuse et de la transparence dans les transactions financières. Elle rappelle également que le monde des start-ups, malgré son potentiel, n’est pas exempt de risques et de revers majeurs. Une leçon précieuse pour les entrepreneurs et les investisseurs, qui souligne la nécessité de s’appuyer sur des bases solides plutôt que sur des chiffres gonflés pour construire l’avenir économique de l’Afrique.
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