Patricia Zoundi Yao, candidate à l’élection présidentielle du MPME nous a accordé une interview. Elle nous dévoile ses ambitions pour les PME ivoiriennes une fois élue.
Les élections à la tête du Mouvement des PME de Côte d'ivoire auront lieu le 01er Juillet prochain. En prélude à ces élections, StartUp Médias a tendu son micro à la candidate Patricia Zoundi Yao, Ceo de Canaan Land et de Quick Cash. Elle nous a dévoilé ses ambitions et son programme une fois à la tête de cette organisation.
Pourquoi souhaitez-vous être la présidente du MPME de Côte d'Ivoire ? Quelles sont vos ambitions à moyen et long terme ?
Le Mouvement des Petites et Moyennes Entreprises est la plus ancienne et la plus prestigieuse des faîtières de PME. C’est un formidable outil de promotion et de protection des entreprises. Je le répète souvent : « j’aime rêver ». J’ai rêvé de créer de belles entreprises. Aujourd’hui je vis mon rêve ; et le MPME y a beaucoup contribué, en élargissant mes horizons, en m’ouvrant grands les yeux autant qu’il m’ouvrait des portes.
La plupart des pays avec des PME fortes ont réussi les politiques publiques d’accompagnement des PME. C’est un chantier important que nous voulons réaliser.
Patricia Zoundi Yao, Candidate à l'élection du MPME
J’y ai rencontré de belles personnes qui partageaient les mêmes rêves que moi et faisaient tout leur possible pour rester dans la compétition économique. C’est donc à mon tour de porter et relever le MPME. J’ai capitalisé beaucoup d’expériences, j’ai développé un réseau fort, j’ai découvert des ressources pour les pme et j’ai porté mes entreprises à maturité. Je compte de ce fait en faire de même pour le MPME et ses membres. Je veux repositionner le MPME comme partenaire prestigieux de référence, mais en faire surtout la plateforme de développement des PME ivoiriennes.
Quelles sont les véritables difficultés rencontrées par les PME ivoiriennes auxquelles vous comptez apporter des solutions ?
Les PME ivoiriennes connaissent beaucoup de difficultés. On parle beaucoup du manque de formalismes de nombreuses PME. On parle surtout des difficultés d’accès aux financements et du manque de performance dans l’accès et l’exécution des marchés. Mais on oublie souvent que les difficultés des PME sont dues à des déficits structurels. Cela aussi bien au sein de la PME que dans la mise en œuvre des programmes d’accompagnement. Les caractéristiques essentielles de la PME, liées à leur organisation, leur capacité financière et la compétence de leurs ressources humaines en font des entreprises fragiles en permanence.
C’est à mon tour de porter et relever le MPME.
La plupart des pays qui ont des PME fortes ont réussi les politiques publiques d’accompagnement des PME. C’est un chantier vraiment important que nous voulons réaliser. Nous mettrons en place des outils de monitoring et de suivi pour prendre régulièrement la température des PME et intervenir rapidement. Une PME forte, c’est surtout un dirigeant épanoui. Nous allons donc travailler au renforcer des capacités des dirigeants de PME et à l’amélioration de leurs conditions de vies.
De qui est composée l'équipe qui vous aidera à atteindre vos objectifs ?
Nous avons mis en place une belle équipe pour gagner les élections. Elle nous permettra de relever les grands défis qui nous attendent. C’est une équipe qui respecte la parité avec autant d’hommes que de femmes. Cette équipe symbolise ce qu’il y a de mieux au MPME. Ce sont des chefs d’entreprises passionnés, dévoués, et surtout ambitieux. Ils ont une bonne connaissance de la vie des PME et de l’environnement des affaires. Je suis convaincu que nous pourrons porter haut le fanion du MPME.
En cas d’effort budgétaire en faveur des PME sur quels axes principaux ou nouveaux souhaiteriez-vous agir ?
Tous les axes d’accompagnement des PME sont importants. Ces axes ont été fixés depuis 2014 dans une loi d’orientation. Les autorités essaient aujourd'hui et tant bien que mal de les mettre en œuvre. Mais on n’a pas toujours les résultats escomptés. La réforme qui défraie la chronique actuellement est celle de la fiscalité adaptée. Il faudra donc travailler avec l’administration fiscale pour renforcer leur relation avec les PME et ainsi optimiser les centres de gestion agréés.
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Au plan de l’accès au financement, il faudra œuvrer au déploiement du dispositif de soutien de la BCEAO et du fonds de garantie. Il faut aussi penser à renforcer les capacités des faîtières des PME. Mais également à financer leurs actions pour leur permettre de jouer efficacement leur rôle au sein des institutions d’appui, en particulier l’Agence CIPME. C’est une très belle institution. Les PME attendent beaucoup de cette institution. En retour, il nous revient de favoriser son appropriation par les PME. Nous connaissons les difficultés des PME. Nous espérons avec l’Agence CIPME mettre en place des mécanismes pour les PME en difficultés.
Seriez-vous prêt.e à accompagner plus fortement l’implantation des PME sur le territoire dans le cadre de votre mandat? Si oui quels secteurs seront vos priorités ?
C’est une priorité pour mon équipe et moi. J’ai démarré mon aventure à Soubré. J’ai une entreprise à Angbavia à Toumodi. Nous avons des membres dans les villes de l’intérieur. Ces villes nous offrent beaucoup d’opportunités à développer. Nous nous sommes engagés pour notre première année de mandat à ouvrir plusieurs centres d’affaires. Nous conduirons à cet effet plusieurs programmes à San Pedro, Yamoussoukro, Daloa et Korhogo.
Notons que Patricia Zoundi Yao est membre du MPME depuis 2012 et vice-présidente du Mouvement. Elle est également membre du #CI20 Program, un collège d’entreprises de l’innovation réunis sous forme associative, ayant pour but de fédérer le meilleur des start-up de Côte d'Ivoire et d’en être ainsi le porte-voix. Patricia a également été nommée eTrade for Women Advocate par le Docteur Mukhisa Kituyi, secrétaire général de l’UNCTAD (La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement) pour une durée d’un an.