Les start-ups africaines continuent de susciter l’attention des investisseurs malgré une légère baisse des montants levés par rapport aux mois précédents. En effet, le mois dernier, 61 jeunes pousses africaines ont annoncé des transactions supérieures à 100 000 dollars, pour un montant total de 138 millions de dollars. Si ce chiffre est légèrement inférieur à la moyenne mensuelle observée sur les 12 mois précédents (159 millions de dollars), il marque tout de même une intensification des activités avec un nombre record d’entreprises ayant levé des fonds.
Les chiffres révèlent une constante dans la répartition des investissements. Comme d’habitude, les Big Four — Égypte, Afrique du Sud, Nigéria et Kenya — concentrent 90 % des capitaux levés. Le Ghana, pays qui monte sur la scène tech africaine, a également attiré une part significative de l’intérêt des investisseurs. Dans une moindre mesure, des pays comme le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Côte d'Ivoire, la Tanzanie, l'Ouganda et le Rwanda ont également vu certaines de leurs start-ups réussir des levées notables.
Mais au-delà des chiffres, ce sont les entreprises elles-mêmes qui façonnent la dynamique de cet écosystème bouillonnant. Trois start-ups se sont particulièrement distinguées par leurs levées importantes, renforçant le rôle crucial des fintechs dans le paysage entrepreneurial africain.
FlapKap, Paymob et Fido : les champions de la tech africaine en Septembre
En tête de liste, FlapKap, une fintech égyptienne basée à Abu Dhabi, a annoncé une levée de 34 millions de dollars en pré-série A, un montant impressionnant qui combine dette et capitaux propres. FlapKap s’est fait un nom en fournissant des solutions de financement flexibles aux entreprises de commerce en ligne dans toute la région MENA, une mission qui semble résonner avec les priorités des investisseurs à la recherche de solutions pratiques pour soutenir la croissance économique dans les marchés émergents.
Un autre acteur majeur de la scène fintech égyptienne, Paymob, a également fait parler de lui avec une extension de 22 millions de dollars de sa série B, consolidant ainsi sa position sur le marché local et annonçant sa rentabilité. Cette performance souligne l’évolution des fintechs africaines, qui ne se contentent plus de lever des fonds mais démontrent désormais des modèles économiques viables et rentables, attirant ainsi de nouveaux investisseurs dans un contexte de plus en plus compétitif.
Fido, une fintech ghanéenne, complète ce podium des stars du mois, avec une levée de 20 millions de dollars en fonds propres de série B. Fido se spécialise dans le microcrédit digital, offrant des services financiers essentiels à des populations souvent exclues du système bancaire traditionnel. Avec cet apport de capital, Fido semble bien placée pour élargir son influence dans la région ouest-africaine.
Des sorties notables : le rachat de Syft et l'acquisition de Hisa
Le mois dernier a également été marqué par deux sorties majeures, soulignant l’intérêt croissant des géants internationaux pour les entreprises africaines. L’acquisition de la plateforme sud-africaine de reporting financier IA Syft par le mastodonte des logiciels comptables Xero pour 70 millions de dollars montre que l’innovation africaine attire l’attention au-delà des frontières continentales. Ce rachat représente l’une des plus importantes sorties du secteur tech africain cette année, et illustre la capacité des entreprises africaines à s’intégrer dans l’écosystème global.
La deuxième sortie notable concerne la fintech nigériane Risevest, qui a acquis la start-up kenyane Hisa. Cette acquisition s’inscrit dans la stratégie de Risevest pour entrer sur le marché kenyan, élargissant ainsi son champ d’action et consolidant la convergence des acteurs fintech à travers l’Afrique de l’Est et de l’Ouest.
Une nouvelle dynamique pour l’innovation en Afrique
Bien que les chiffres du mois dernier montrent une légère baisse par rapport à la moyenne mensuelle de l’année précédente, les tendances observées révèlent une dynamique toujours positive. L’augmentation du nombre de start-ups ayant levé des fonds (61 en septembre contre 42 en moyenne mensuelle) témoigne de la vitalité et de l’attractivité des jeunes entreprises africaines, en particulier dans les secteurs liés à la fintech.
Les Big Four (Égypte, Afrique du Sud, Nigéria, Kenya) continuent de dominer le paysage, mais des acteurs comme le Ghana, la Tunisie et la Côte d’Ivoire commencent à tirer leur épingle du jeu, annonçant une diversification progressive des pôles d’innovation sur le continent.
En somme, le mois dernier a été marqué par des levées de fonds significatives, des sorties stratégiques et une affirmation claire du rôle de la fintech dans le développement économique africain. Alors que l’Afrique continue de séduire les investisseurs, la question demeure : jusqu’où ces start-ups iront-elles pour réinventer l’avenir de la finance et de l’innovation sur le continent ?
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