Découvrez l'histoire de Mjomba Pili Hussein. Elle s'est déguisée et s'est faite passer pour un homme pendant 15 ans pour réussir dans l'entrepreneuriat en Tanzanie
Le chemin de l'école, la jeune Mjomba Pili Hussein ne l'a jamais connu. Née dans une famille nombreuse et victime de violence conjugale, rien ne la prédestinait à l’émancipation qu’elle incarne aujourd’hui. Aujourd’hui elle est à la tête d’une société minière qui emploie plus d’une soixantaine de personnes. Comment en est-elle arrivée là?
Élevée dans des conditions précaires et difficiles, Pili était obligée de travailler dans les champs et de s’occuper du bétail. A 31 ans, elle a donc fuit la maison de son mari violent. Elle navigua de village en village avant de finalement s’installer à Mererani où elle découvrit le site minier éponyme. Le seul endroit au monde où il était possible de déterrer des tanzanites, pierres précieuses bleues d’une valeur inestimable.
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Toutefois, pour rejoindre les mineurs, il fallait inévitablement être un homme. Pour cela, elle entreprit donc d’adopter entièrement le style et l’attitude des hommes de la localité. La jeune femme ne savait pas si c'était la loi qui l’interdisait, ou si c'était les hommes qui n'en voulaient pas. Secrètement, elle suivit donc les hommes pour les regarder extraire de la tanzanite brute. « Je peux faire ça aussi. Est-ce vraiment important que je sois une femme?» se dit-elle. Pili Hussein prit alors le nom d'un homme, se déguisa en homme et commença à travailler 10 à 12 heures par jour. Elle buvait le gin local avec les hommes, parlait des femmes qu'ils aimaient et personne ne se doutait de rien.
''Aujourd'hui, j'ai 70 employés qui travaillent pour moi, 150 Ha de terre, 100 vaches et un tracteur''
Puis après presqu' un an, dans ce métier, elle trouva deux grappes de pierres de tanzanite, 1000 grammes et 800 grammes. A cet instant, sa vie commença à changer.
Elle acheta plus d'outils, employa des mineurs pour travailler avec elle et s’offrit une terre agricole avec ses économies. Lorsqu’elle eu assez d'argent pour demander un permis minier, elle le fit. Puis se rendit alors compte que la loi n'interdisait pas aux femmes de faire des mines. Une bonne nouvelle !
Aujourd’hui, Pili Hussein, emploie 70 personnes, elle possède 150 hectares de terres, 100 vaches et un tracteur. Elle a ainsi pu envoyer 32 enfants de sa famille à l’école. Son ambition est de travailler avec des femmes plus jeunes, pour leur apprendre à faire des affaires dans le secteur minier.