Huit ans après son lancement et après avoir levé environ 79 millions de dollars, Kobo360, autrefois présenté comme le "Uber des camions" en Afrique, fait face à une chute spectaculaire. Ses investisseurs viennent de céder leurs parts à Obi Ozor, cofondateur et ancien PDG, qui reprend également à son compte une dette estimée à 10 milliards de nairas.
Un retour inespéré pour Obi Ozor
Après avoir quitté la direction de Kobo360 en 2023 pour occuper le poste de commissaire aux transports de l’État d’Enugu, Obi Ozor revient à la tête de la startup avec une équipe réduite à moins de dix personnes. Son objectif : tenter un dernier redressement en misant sur des accords de financement et de transport traditionnels.
L’entreprise, qui avait réussi à séduire des investisseurs de renom comme Juven (la branche africaine de Goldman Sachs), la Société Financière Internationale (IFC) et TLcom Capital, a été plombée par une direction instable, une dette colossale et des opérations logistiques en panne. Cette vente représente une perte considérable pour ces investisseurs, qui voyaient en Kobo360 un acteur clé de la transformation du secteur du fret en Afrique.
Une illustration des défis du fret en Afrique
L'échec de Kobo360 met en lumière les difficultés structurelles du secteur du transport et de la logistique sur le continent. Les startups doivent jongler avec des marges réduites, des besoins en capitaux élevés et une trésorerie fragile, dans un environnement où les fluctuations économiques et les difficultés de financement compliquent les affaires.
Un ancien employé de Kobo360, ayant requis l’anonymat, a révélé qu’un partenaire bancaire avait coupé la ligne de crédit de l’entreprise, empêchant la startup de poursuivre sa croissance et aggravant sa dette. En plus des 79 millions de dollars levés, Kobo360 aurait également contracté 10 millions de dollars de financement par emprunt auprès de prêteurs non spécifiés.
Face à cette situation, la Société Financière Internationale (IFC) a commenté :
« L’environnement macroéconomique difficile a créé des défis pour les startups sur les marchés émergents, y compris dans le secteur de la logistique. L’IFC reste déterminée à soutenir les entrepreneurs qui stimulent l’innovation et le développement sur tout le continent. »
De leur côté, Kobo360 et TLcom Capital ont refusé de s’exprimer sur cette cession et sur l’avenir de l’entreprise.
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Un avenir incertain pour Kobo360
Si Obi Ozor espère relancer Kobo360 en adoptant une approche plus traditionnelle du transport et du financement, l’avenir de la startup reste incertain. Son retour à la tête de l’entreprise suffira-t-il à surmonter les dettes accumulées et à restaurer la confiance des acteurs du secteur ?
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Une chose est sûre : l’histoire de Kobo360 est un rappel brutal que même les startups les plus prometteuses peuvent vaciller face aux réalités économiques du marché africain.
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