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Interview de Fognon Maïmouna Koné, Directrice Exécutive de DynExcAfrica

2025-02-11  Startupmedias Mag  230 views

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Fognon Maïmouna Koné, fondatrice de DynexAfrica « Nous devons encourager plus d'investissements africains dans les initiatives STEM »

Dans le cadre de notre série mettant en lumière les acteurs qui façonnent l’avenir du numérique en Afrique, nous avons rencontré Fognon Maïmouna Koné, fondatrice de DynExcAfrica. À travers cette ONG, elle œuvre pour l’inclusion des jeunes filles dans les STEM (Science, Technology, Engineering, and Mathematics) en Côte d’Ivoire. Elle revient avec nous sur l’évolution de son initiative, les défis rencontrés et ses ambitions pour l’avenir.


Startup Médias : Fondée en 2018, quelles sont les évolutions majeures de DynExcAfrica ?

Fognon Maïmouna Koné : Depuis la création de DynExcAfrica, nous avons réussi à implémenter nos programmes de formation dans trois localités de Côte d’Ivoire et parcourons chaque année cinq villes pour sensibiliser les jeunes filles dans les lycées et collèges. En 2023, nous avons inauguré le premier STEM Lab dédié à l’innovation féminine junior à Abobo, une première dans notre pays.

Nous sommes également le partenaire d’implémentation de la FIRST Lego League, une compétition internationale de robotique. La première édition nationale s’est tenue à Korhogo, avec la participation de dix équipes issues de cinq établissements publics. Pendant deux mois, ces jeunes filles ont appris à coder, assembler des robots et préparer des projets innovants. L’équipe du Lycée Houphouët-Boigny de Korhogo a remporté le championnat et représentera la Côte d’Ivoire à la compétition régionale au Maroc.

Pouvez-vous nous en dire plus sur l’importance de cette compétition de robotique ?

La FIRST Lego League est une compétition mondiale qui s’adresse aux jeunes de 6 à 16 ans et se divise en trois catégories : Explorer, Discover et Challenge. En 2023, nous avons organisé la catégorie Challenge (9-16 ans), où les participantes devaient programmer un robot capable d’exécuter des missions précises sur une table de jeu et défendre un projet d’innovation autour des industries culturelles et artistiques.

Ce type d’initiative est essentiel pour développer les compétences numériques des jeunes filles, les familiariser avec la robotique et renforcer leur confiance en elles. Nous avons également mis en place un programme de mentorat avec des femmes dans la tech pour les accompagner tout au long du processus.


Lors du Cyber Africa Forum, vous avez signé la convention Cyber Women Africa. Quels sont les objectifs de cette initiative ?

La convention Cyber Women Africa est avant tout un engagement collectif visant à renforcer la présence et la visibilité des femmes dans les domaines de la cybersécurité et des technologies en Afrique.

 

En nous unissant, nous pourrons mettre en place des actions concrètes et coordonnées, lever des fonds plus importants et surtout créer un réel impact sur la vie des jeunes filles et des femmes engagées dans la tech. Cette convention est une étape clé pour structurer et amplifier nos efforts en matière d’inclusion numérique.


Quels sont les défis majeurs pour promouvoir les STEM auprès des jeunes filles en Côte d’Ivoire ?

Les obstacles sont nombreux. L’accès aux ressources est limité, les stéréotypes de genre persistent et le manque de modèles féminins dans la tech freine l’engagement des jeunes filles.

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Nous devons également trouver un modèle économique viable pour assurer la pérennité de notre initiative. Le financement des projets liés à l’inclusion des femmes dans la technologie reste un défi, car ils ne correspondent pas toujours aux critères traditionnels des investisseurs.

Nous devons aussi faire face à un manque d’engagement local. Trop souvent, ce sont des financements internationaux qui soutiennent ce type d’initiatives. Nous devons encourager plus d’investissements africains pour bâtir un écosystème solide et durable.


Quels sont les prochains projets de DynExcAfrica ?

Nous avons plusieurs grandes échéances à venir :

  • La participation des championnes ivoiriennes de la FIRST Lego League à la compétition régionale au Maroc en mai.
  • Notre cérémonie annuelle de graduation pour célébrer les jeunes filles formées par DynExcAfrica.
  • L’extension de la FIRST Lego League Côte d’Ivoire, avec l’ambition d’avoir au moins 10 équipes par catégorie l’année prochaine.
  • Des échanges entre établissements pour partager les réussites et inspirer davantage de jeunes filles à s’engager dans les STEM.

Nous allons aussi intensifier nos actions de sensibilisation et plaidoyer pour inciter davantage d’autorités publiques et d’entreprises privées à s’engager dans l’éducation numérique des jeunes filles.


Comment imaginez-vous l’avenir de DynExcAfrica et de l’inclusion féminine dans la tech en Afrique ?

Je veux que DynExcAfrica devienne un catalyseur de transformation en Afrique de l’Ouest. Nous avons prouvé que notre initiative fonctionne, et maintenant, nous devons étendre nos actions à d’autres pays.

Je crois aussi que nous devons renforcer la place des femmes dans les domaines clés comme la cybersécurité, l’intelligence artificielle et la robotique. L’éducation STEM ne doit pas seulement être un outil d’inclusion, mais aussi un levier de compétitivité pour le continent africain.

Ensemble, sensibiliser, former et transformer doivent être les trois piliers de notre action pour que la prochaine génération de femmes africaines soit pleinement intégrée dans l’ère numérique.


 DynExcAfrica continue de mener des initiatives majeures pour renforcer la place des femmes dans les STEM en Côte d’Ivoire. Pour suivre leurs actions et soutenir leur mission, retrouvez-les sur leur site officiel et leurs réseaux sociaux.


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